« On a tous un ciel »…
C’est à l’occasion de mon stage de troisième année de licence à la libraire Jean Jaurès de Nice que je tombe sur le roman « Le Petit Roi du Monde » de Philippe Amar. Quelques jours plus tard, le livre est présenté au Festival du Livre de Nice au cours duquel je peux rencontrer l’auteur et me fait dédicacer son ouvrage qui me fait saliver d’envie depuis une bonne semaine entre les rayons.
J’ai même droit à ma petite dédicace personnalisée, ce qui, je vous l’avoue, n’a pas été pour me déplaire.
Outre la couverture magnifique qui a aussitôt attiré mon regard dans les rayons de la librairie, c’est aussi le résumé original, rêveur et plein de douceur qui m’a fait ressentir les prémices d’un coup de cœur pour ce roman, que je vous dévoile ici :
« Victor a douze ans. Orphelin né sous X, il a été placé très tôt chez » Tatie « , une femme qui l’élève comme son propre fils. Entouré de ses amis David et José, Victor mène la vie de tous les adolescents de son âge, entre les cours au collège, les leçons de violon – sa passion – et les conseils de Maïa, son éducatrice. Mais la santé de Tatie est fragile. Alors, quand l’Aide Sociale à l’Enfance lui trouve des parents adoptifs » sur catalogue « , Victor décide de se choisir une » maman » tout seul ! Avec l’aide de ses copains, il crée un faux profil sur un site de rencontres et jette son dévolu sur » Lily des Lilas « , une femme qui selon lui a toutes les qualités pour devenir la meilleure des mamans. Mais bien qu’elle soit touchée par la démarche du jeune garçon, Lily, pâtissière dans un palace, n’a absolument pas l’intention d’adopter qui que ce soit… Il en faudrait plus pour décourager Victor ! Déterminé à tout tenter pour la convaincre, il déploie mille stratagèmes pour parvenir à ses fins… »
Absolument poétique et beau, le roman est centré sur l’histoire d’amour qui se tisse entre une maman et son enfant et aborde avec douceur les problématiques des orphelins nés sous le secret, et le vide que l’on peut ressentir lorsque l’on se retrouve dans l’incapacité de connaître ses origines.
Placé chez Tatie à l’âge de 4 ans, les seuls repères que Victor, petit violoniste virtuose, a su se créer vont soudainement lui être arrachés par des inconnus qu’il ne veut pas dans sa vie. Joli roman plein de poésie, le petit garçon refuse de n’être personne et de laisser son avenir aux autres.
Si je ne devais retenir qu’un mot pour qualifier ma lecture, ce serait touchant. Dans tous les sens du terme, depuis la poésie des mots aux espoirs et désillusions de Victor qui ne cesse de se battre pour avoir le droit de se construire une famille. Bien entendu, il convient de souligner que ce n’est pas une histoire réaliste faite pour avertir ; non, c’est une histoire pour nous faire rêver, pour nous faire sourire et nous caresser le cœur.
Les personnages dégagent tous quelque chose de profondément humain, de doux et d’attachant. Que ce soit Momo, le cafetier boute-en-train, Maïa et son inquiétude pour Victor ou Lili et son passé difficile, on s’attache tour à tour à tous les personnages qui évoluent en harmonie les uns avec les autres. Les mots sont naturels, les passages poétiques et porteur d’espoir. On vit et on rêve avec Victor.
Comment ne pas compatir ? Comment ne pas s’accorder avec lui qui demande simplement une mère qui l’aimera de tout son être ? La thématique de l’identité donné par les parents est central dans ce roman, jusqu’à la toute dernière ligne.
Je n’ai qu’une seule remarque à effectuer ; une fin trop expéditive à mon goût. Après une mise en place de l’intrigue lente mais gourmande à souhait, j’aurais aimé plus de détails et d’émotions dans cette fin pourtant belle et touchante. Un peu trop rapide, elle aurait mérité plus de descriptions et de narration selon moi, encore un peu pour nous faire rêver quand les rêves et la vie de Victor prennent enfin tout leur sens.
C’est délicieux et savoureux comme une pâtisserie. Ici, tous vos sens seront éveillés et interpellé, entre la passion sucrée de Lili et celle, musicale, douce et enivrante de Victor. Je suis émue, bouleversée, ravie de ma trouvaille. Ravie de constater que Victor a su raviver durant quelques pages mon âme d’enfant ; j’ai espéré avec lui, pleuré avec lui, ris avec lui. Mon cœur est content, emballé, enivré par la mélodie des mots de Philippe Amar. Merci tellement pour cette belle lecture !