Hello les dévoreurs de livres !
Premier post de l’année 2020, premier post de la décennie. J’espère que vous avez profité de votre famille et de vos amis durant ces derniers jours de festivités : pour ma part, après un réveillon qui m’a mis la tête à l’envers et m’a obligée à dormir jusqu’en fin d’après-midi, je suis rentrée chez moi à Aix-en-Provence accompagnée de mon amoureux, qui ne vit pas dans la même ville encore que moi.
À l’heure où je vous écris, monsieur est occupé à jouer sur World of Warcraft, je vais donc pouvoir vous faire la critique Jamais Deux Sans Toi, de Jojo Moyes, que je ne cesse de repousser depuis trop longtemps.
Pourtant, cette lecture a été un véritable coup de cœur et de ce n’est pas peu de le dire ; certes, pas autant que LA lecture de 2019 qui m’a marquée, mais vraiment prenante. Je vous parle tout de suite après un bref récapitulatif si vous souhaitez vous le procurer !
TITRE : Jamais Deux Sans Toi
AUTEUR : Jojo Moyes
ÉDITÉ PAR : Milady

NOMBRE DE PAGES : 416 pages
DATE DE PARUTION : 24 Octobre 2014
GENRE : Romance
PRIX : 18,20 €
RÉSUMÉ : Jess se répéta son nom jusqu’à ce qu’il ne veuille plus rien dire. Quand il souriait, Jess ne pouvait s’empêcher d’en faire autant. Quand une ombre passait sur son visage, quelque chose en elle se brisait.
Depuis que son mari a disparu de la circulation, Jess se bat pour élever seule ses deux enfants. Alors qu’elle ne s’y attendait plus, la chance lui sourit enfin. La chance, ou plutôt le millionnaire dont Jess entretient la résidence. Accusé de délit d’initié, Ed risque la prison. Soucieux de s’acheter une conduite et d’oublier ses ennuis, il se propose de venir en aide à la jeune femme. Que va donner l’addition de leurs petits et grands désastres individuels ? Une histoire d’amour aussi bouleversante inattendue mettant en scène la rencontre improbable entre deux êtres en perdition.
MON AVIS :
J’avais commencé une première fois cette histoire au début de l’été 2019, mais avec mon travail intense et le peu de temps qu’il me restait pour faire les innombrables tâches à effectuer, j’ai vite décroché et arrêté, dans un premier temps, pas franchement convaincue des quelques pages que j’avais survolées entre deux vacations. Pourtant, lorsque je l’ai repris, la tête au calme, posément, j’ai pu réellement apprécier toute la complexité des deux protagonistes et le style sans pareil de Jojo Moyes qui a su me faire passer du rire aux larmes à chaque mot, à chaque phrase.
Comme je vous le disais, les figures du roman m’ont toutes beaucoup touché. Chose rare que je n’ai trouvée que dans très peu d’histoires d’amour pour le moment, ils sont développés avec une profondeur qui laisse deviner derrière chacun une personnalité propre et unique : trop de fois les héros et héroïnes sont interchangeables, et ce n’est pas le cas ici. Chacun à son rôle. Jess, mère de Tanzie, une geek surdouée et passionnée des maths, et de Nicky, un adolescent gothique aux relations sociales troublées par les acharnements de son voisin, se démène pour élever ses deux enfants dans une ville trop petite pour leurs grands rêves et qui les étouffent peu à peu. Jess cumule deux travails depuis le départ de Marty, son mari, qui les a laissés dans une situation catastrophique et pourtant ne lui en tient pas rigueur, convaincue que celui-ci ne doit pas être bousculé à cause de sa dépression. Forte tête, fière et trop optimiste pour que cela semble raisonnable, Jess fait preuve d’un courage hors du commun et s’oublie elle-même pour mieux se retrouver chez ses enfants qu’elle ne presque pas à cause du peu de temps libre qu’il lui reste. Ed, quant à lui, est un milliardaire dont la vie bascule lorsqu’il rencontre une ancienne camarade de fac — ou lycée, je ne suis plus sûre — dont il devient l’amant ; mais la dépendance affective de Deanna Lewis l’effraie et le conduit malgré lui à sa perte, souhaitant simplement se débarrasser d’elle. Ed lui révèle des informations confidentielles qui peuvent rapporter gros à Deanna, et est accusé de délit d’initié. L’homme risque la prison et se retrouve bien vite seul et abandonné de son meilleur ami, Ronan.
Si l’on pense au début de que les deux personnages n’ont rien à voir, ils ont tous les deux beaucoup à apporter l’un à l’autre. Tandis que Tanzie est pressentie pour intégrer une grande école que sa mère ne peut lui offrir, Ed apparaît au l’instant même — alors que Jess n’est que sa femme de ménage — et décide sur un coup de tête de conduire toute la petite famille en Écosse dans une aventure haute en couleur. Ce que j’ai particulièrement apprécié concernant ce fameux road-trip, c’est que Jess et Ed qui ne s’entendent pas au départ — Jess est beaucoup trop fière — apprennent à se connaître et partagent de vrais moments de complicité, sans exclure les deux enfants auxquels on s’attache immédiatement. Malgré les imprévus récurrents et les péripéties qui ponctuent ce voyage, nous en profitons d’autant plus la saveur que les défenses de Jess puis de Ed s’effondrent une à une.
Leur passion, puissante et pourtant pas si évidente au premier abord, ne pourrait paraître plus logique ; comment ces deux êtres torturés et à la dérive ne peuvent-ils pas tomber irrémédiablement amoureux l’un de l’autre ? C’est tendre et douloureux à souhait, tout ce que j’aime, un fragment de ferveur dans une vie de tourments.
Cette histoire étonnante et touchante m’a vraiment émue ; Jess se redécouvre femme grâce Ed, et Ed retrouve un peu d’espoir grâce à Jess. Ces deux personnages poignants sont portés par une plume juste, fluide et entraînante, pour votre plus grand plaisir. La trame est déroutante et peu commune de ce qu’on lit habituellement dans les romances — depuis ces dernières années — et ignore complètement les clichés, même si la fin reste convenue et l’intrigue cousue de fil blanc : oui, on se doute bien que Ed va conduire Jess et sa famille ; oui, on sait bien qu’ils vont tomber amoureux, mais est-ce que ce n’est pas le voyage qui compte, et non la destination ?
Mon seul reproche — qui n’en est pas un — serait de dire que je trouve que le roman est un peu long à démarrer, mais là encore, ce n’est pas forcément un mal – et cela ne veut pas dire que je n’ai pas accroché directement ! Au contraire, j’aime quand le mystère reste entier pendant plusieurs pages et quand l’auteur nous force à nous questionner sur la suite des événements. Quand le sujet et les personnages sont aussi bien développés, j’aime plutôt attendre pour le familiariser avec eux.
Ai-je besoin de vous dire que je le recommande puissance mille ? Peut-être pas, mais je vais le faire quand même : si vous cherchez des émotions, du rire, des larmes et de la surprise, vous ne serez pas déçu(e)s.