
Mis en scène par Nicolas Briançon. Texte de William Douglas Home.
Distribution : De William Douglas Home / Adaptation Marc-Gilbert Sauvajon / Mise en scène Nicolas Briançon assisté de Pierre Leleu / Avec Nicolas Briançon, Anne Charrier, Sophie Artur, Alice Dufour, François Vincentelli / Décors Jean Haas assisté de Bastien Forestier / Costumes Michel Dussarat assisté de Aimée Blanc / Perruques et maquillages Michèle Bernet / Lumière Franck Brillet / Musique Gérard Daguerre.
Récompense : Molière pour le second rôle masculin – François Vincentelli (2019)
Durée du spectacle : 2h00

RESUME :
Hugh Preston, grand joueur d’échec, homme à la répartie cinglante et qui travaille à la BBC, partage sa vie entre sa femme Liz et ses nombreuses maitresses. Alors qu’il soupçonne sa femme d’infidélité, il piège celle-ci qui finit par lui avouer être l’amante de John Brownlonw depuis plusieurs mois. Contre toute attente, Hugh décide d’accepter le divorce et de prendre tous les torts à sa charge ; pour cela, il fomente un flagrant délit d’adultère avec Mlle Forsyth, sa secrétaire, afin que Mme Grey, la gouvernante des Preston, témoigne contre lui.
Réunis autour d’un canard qui n’en fait qu’à sa tête, Hugh, Liz, John et Mlle Forsyth se livrent donc à un week-end piquant, pleins de rebondissements, à mourir de rire, durant lequel Hugh va tout faire pour reconquérir Liz.

Le Canard à l’Orange m’a tout simplement fait crever de rire durant les deux heures de représentations. J’ai eu la chance d’y assister trois fois en tant qu’hôtesse d’accueil et je n’en suis pas lassé. Au contraire, j’ai délecté chaque seconde !
Depuis la rentrée du théâtre 2019-2020, c’est assurément le spectacle que j’ai préféré, juste avant Romanesque avec Lorant Deutsch.
Les costumes et les décors sont magnifiques et nous plongent immédiatement dans l’ambiance conviviale de la pièce ; les spectateurs ont tout de suite été à l’aise, et se sont directement immergés dans l’histoire. J’ai surtout apprécié le personnage de Hugh ; son humour piquant et sa répartie cinglante relèvent le niveau de la pièce. En effet, l’intrigue demeure, somme toute, assez prévisible mais le personnage de Hugh qui défait constamment celui de John nous permet de passer outre et d’apprécier toutes les blagues, mêmes les moins drôles et les moins fines.
A côté de Hugh, les personnages de Liz et de Mlle Forsyth restent assez confinés aux clichés de la femme écervelée et de la secrétaire intéressée et aguicheuse, ce qui a tout de même tendance à baisser le niveau de la pièce – mais encore une fois, il faut bien s’y attendre de la part d’un vaudeville, c’est l’essence même du genre !
Si je suis assez sceptique quant à l’inégale infidélité de Hugh et de Liz – il a visiblement le droit de la tromper régulièrement quand il ne parvient pas à lui pardonner d’avoir un amant certes bête et ridicule mais plus attentionné que lui – j’ai aussi apprécié le fait que l’intrigue soit tissée telle une partie d’échec, celles que Hugh aimes tant et qu’il remporte à chaque fois. La conclusion de la pièce, très attendrissante et à l’image des happy-end des films hollywoodiens, confirme ce sentiment. Il n’est en effet pas anodin que la pièce, qui s’ouvre avec une victoire de la part de Hugh, se conclue par une autre.
Je ne vous dévoile pas la fin, mais je vous conseille vivement d’y assister si vous en avec l’occasion : loin des théâtre en vers, classique qui peuvent être rébarbatives pour les moins fervents d’entre nous, ou des comédies de Molière, cette pièce assez moderne vous offrira un tableau joyeux, drôle, à savourer comme un bon canard à l’Orange !