
Après les bonnes impressions et le super souvenirs qu’on laissé en moi le tome 1 et le tome 2, il était impossible pour moi de m’arrêter en si bon chemin ! je vous retrouve donc aujourd’hui pour la critique du tome 3 de la saga Méandres, de Céline E. Nicolas, dont je ne cesse de vous parler depuis le début de cette année 2020. Cette critique littéraire m’a été proposé en mars, mais elle s’est longtemps faite désirée vu la situation actuelle. En tout cas, elle est là, et je suis vraiment très enthousiaste (quoi, vous ne vous en doutiez pas ?).
Très clairement, il s’agit sans doute du meilleur tome de la saga pour moi !


Tu tentes toujours de gagner les championnats du monde de connard ? Parce que je crois que t’es en bonne position, là !
Mélanie
TITRE : Méandres (3) – Entraves
AUTEUR : Céline E. Nicolas
ÉDITÉ PAR : Auto-édition
NOMBRE DE PAGES : 354 pages
DATE DE PARUTION : 13 Mars 2020
GENRE : Romance paranormale
PRIX : 15,98€ (broché) / 3,99 € (e-book)
RÉSUMÉ : Mélanie, en raison de son handicap, se retrouve acculée dans ce monde trop agressif, bruyant et émouvant.
Depuis qu’elle a perdu le seul pilier sur lequel elle pouvait s’appuyer, elle se renferme dans une forteresse de solitude qui la protège de ce monde qui est trop pour elle. Quand l’hypersensibilité est une faiblesse, l’intelligence un fardeau et la compréhension des autres difficile, comment trouver sa place dans ce monde ?
La rencontre avec un mystérieux arrivant, agressif, renfermé et terriblement sexy pourrait bousculer toutes ses certitudes.

Vivre constamment dans le bruit est désagréable. De jour comme de nuit, il y a toujours des mecs qui gueulent, qui tapent dans les murs, balancent tout ce qu’ils peuvent trouver dans leur chambre et les bruits des verrous à heures fixes rythment nos journées. Et il y a aussi les émeutes déclenchées pour attirer l’attention des gardiens d’un côté, pendant que de l’autre, un mec se fait tabasser, dans le plus grand silence. Le bruit c’est la sécurité et le silence le danger. À force de vivre comme ça, je me suis conditionné. Le silence m’oppresse. Dans cette maison, il n’y a pas un bruit.
Comme dit précédemment, ce tome est sans aucun doute le meilleur de la saga à mes yeux, pour des raisons évidentes : tout d’abord, les personnages de Mélanie et de Rick m’ont paru beaucoup plus profond et complexes qu’Irvin et Merryl dans le tome 1 et que Hannah et Baptiste dans le tome 2. Rick sort de prison alors que Mélanie, qui souffre d’autisme asperger léger, tente de surmonter la perte de son amie. Nous avons donc à faire à deux âmes prisonnières d’elles-mêmes, l’un par la colère qui l’anime à sa sortie de prison, et l’autre par des sentiments et des sensations beaucoup trop agressives pour elle.
Autant dire que ma bulle est mon bouclier pour me préserver du monde extérieur. La différence, quelle qu’elle soit, n’est pas bien acceptée dans notre société.
Durant tout ce tome, je me suis beaucoup identifiée à Mélanie ; l’auteure décrit très bien la sensation de décalage qu’elle peut avoir avec le reste de la société, les interactions sociales qui lui sont inconnues et compliquées (plusieurs fois, elle met les pieds dans le plat, comprend difficilement le second degré où les intentions des autres). Pour se protéger de ce trop-plein de sentiments, Mélanie se referme dans sa bulle, un endroit où personne ne peut l’atteindre et d’où elle donne l’impression d’être absente. Ce personnage est véritablement touchant puisqu’il y aune réelle différence entre ce qu’elle ressent, comme elle agit et ce que les autres en déduise d’elle. La sensation d’être incomprise, de rester une énigme aux yeux de tous, est récurrente tout au long du roman en ce qui concerne Mélanie.
Et puis, il y a Rick. Fils de juge, il sort de trois ans de prison dans lequel il a vécu l’enfer – les viols, les bagarres – après être tombé pour trafic de stupéfiant. Lorsqu’il ressort, Rick n’est plus qu’une boule de colère, et il doit effectuer un stage de réinsertion dans le centre équestre de Mélanie. Aussitôt, un lien étrange et complexe s’établit entre Rick et le cheval de Merryl, Angel. Ce dernier ne se laisse plus approcher depuis la disparition de sa cavalière, redevenu complètement sauvage et dangereux pour lui et les autres. Le dernier espoir d’Angel, d’après Ophélie, la comportementaliste animale que fait venir Mélanie en désespoir de cause, se trouve dans ce lien qui s’établit entre le cheval et Rick.
Vexé je lui fais un doigt d’honneur, geste qui semble l’interloquer plus qu’autre chose. Il m’a bien baisé ce con.
Au tout début du roman, il est presque impossible de ne pas éprouver de la pitié pour Rick, sa situation ; et dans le même temps, il est carrément détestable, ses réactions démesurées font de lui un personnage trop brut de décoffrage avec un orgueil et une fierté mal placée. Cependant, l’auteure parvient à mettre en scène une belle évolution de cet homme et de son caractère de chien qui s’adoucit et d’apaise au fur et à mesure que l’histoire avance. Il retrouve goût à la vie, et s’ouvre aux autres. La relation particulière qu’il a avec les membres de sa famille est elle aussi pleine de sens.
En ce qui concerne Mélanie, elle aussi évolue de manière spectaculaire tout au long du roman, en s’ouvrant peu à peu à ses amis, en acceptant de les laisser rentrer dans son monde et d’être blessée, vulnérable. le lien qui se tisse peu à peu entre Rick et Mélanie se fait tout en douceur, malgré beaucoup de doute, de peur, de colère, il existe une complicité taquine et naturelle entre eux qu’ils ne peuvent pas réprimer. J’ai particulièrement apprécié le fait que les deux héros soient au début indépendant l’un de l’autre, qu’ils ne se rencontrent pas immédiatement : cela permettait de les faire exister pour eux seuls, avant d’exister pour l’autre.
Habituellement, je me contente de rester bien tranquille dans ma coquille, mais ce connard me pousse à en sortir et secoue mes émotions comme un shaker. Il ne sait pas qu’il manipule un véritable bâton de dynamite et qu’il vaut mieux prendre quelques gants avec moi.
Il y avait beaucoup de philosophie de vie également dans se roman, notamment avec le lien entre Angel et Rick, puis Rick et Mélanie. Le thème de l’apprivoisement, et le fil conducteur du petit prince sont présent tout au long du roman comme un leitmotiv pour expliquer la force de ses relations ; c’est justement ce qui permet à Rick d’évoluer et de retrouver sa place dans la société, dans le coeur de Mélanie et de celui d’Angel. Une très jolie leçon de vie, d’autant plus que le lien philosophique avec ce roman est parfaitement bien amenée par l’auteure dont la plume ne cesse de s’améliorer de roman en roman (quelques erreurs de ponctuation de temps en temps mais rien de grave !).
Elle m’a rendu dingue dès qu’elle m’a regardé. Son air bravache, la témérité de son regard. Je ne lui fais pas peur. Elle m’agace et m’obsède. Cette nana représente tout ce que j’aime et ma plus grande peur en même temps. Les gonzesses sont sources d’emmerdes, et celle-là c’est le pompon. Mon interdiction de tenter quoi que ce soit avec l’une des cavalières du club me conforte dans l’idée que je dois me tenir loin d’elle.
Et puis, j’allais oublier les petites touches d’humour toujours agréable à lire et rafraîchissante ! Voici quelques-uns des meilleures répliques du romans !
— Tu connais les chevaux gamin ?
— Rick
— Hein ?
— Je m’appelle Rick, pas gamin…
— Ok gamin, tu connais les chevaux ?
La gérante préfère que je sois en contact avec le moins de personnes possibles pour le moment. Il semblerait qu’elle me trouve un peu « soupe au lait ».
— Et toi ? Tu en penses quoi ?
— Le peu de cavalières que j’ai croisées sont de petites arrivistes coincées. Elles me prennent pour de la merde et j’ai envie de leur faire bouffer le crottin de leurs chevaux.
— Ruben, je suis heureux de te revoir mon frère.
Tout ce que je dis est un ramassis de conneries et il le sait aussi bien que moi. Son visage pincé et ses narines gonflées ne trompent pas chez lui.
— Bonjour Rick. Nos parents sont là ?
Bah oui Ducon… Tu crois que j’ai buté tout le monde et que je me suis fait beau pour la suite ?

Rick se comporte avec lui avec respect. Il avait donc raison. Ils s’apprivoisent l’un l’autre.
Saint-Exupéry disait aussi dans le Petit Prince : « C’est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une d’elle vous a trahi, de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle, de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction. Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle. Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ… ».
Devant moi nait ce nouveau départ pour deux âmes égarées.
Une lecture que j’ai beaucoup appréciée, les eux personnages sont très attachants, l’écriture de l’auteure s’améliore à chacun de ses romans. Nous retrouvons à chaque fois la petite bande avec plaisir pour de nouvelles aventures ; d’ailleurs, pour les amateurs de cette série, une jolie surprise vous attend à la fin !
J’ai préféré ce tome 3 aux précédents parce que je l’ai trouvé un peu plus fouillé et profond avec des termes comme l’acception et l’insertion sociale fort, qui peuvent être difficile à gérer pour plusieurs raisons. Tout le monde fait des erreurs dans la vie, le tout est de savoir accepter l’autre pour son présent, pour ce qu’il est et non pour son passé ou ce qu’on aimerait qu’il soit. C’est exactement ce qu’il se passe avec Mélanie et Rick, et pourquoi je les ai autant aimé. Une lecture que je vous conseille !
Devant son interphone, je cherche désespérément « Mélanie Rock N’Roll » mais je ne trouve pas… Bah oui je suis con… Rock n’Roll, c’est le nom de son bourrin, pas son nom de famille.
1 réflexion au sujet de “Méandres (3) : Entraves, Céline E. Nicolas.”