
Ce week-end, je suis allée au cinéma découvrir Dune, LE film événement de l’année, réalisée par Denis Villeneuve à partir des romans de Frank Herbert. N’étant pas particulièrement cinéphile à l’origine, ni versée dans la science-fiction – à part certaines exceptions ! – je me suis rapidement laissée tentée sur les conseils d’une amie, et également parce j’attends avec espoir de une nouvelle série cinématographique qui refera revivre le même enthousiasme que me procurait les sagas de mon enfance.
J’hésite également depuis quelques mois à me procurer les romans de Frank Herbert, pour assouvir ma curiosité, et si d’habitude je préfère lire les romans avant de voir les adaptations – je n’ai toujours pas vu le Sorceleur et ça commence à me peser ! – pour la science-fiction, je préfère me faire un avis avant, encore une fois, n’étant pas particulièrement versée dans cet univers-là.
Quelques infos avant de découvrir si l’adaptation m’a plu !

Un grand homme ne cherche pas à diriger, il est appelé à diriger.
Leto Atréides

TITRE : Dune, 1er Volet
REALISATEUR : Denis Villeneuve
SCENARIO : Eric Roth, John Spaiths, David Villeneuve, d’après les romans de Frank Herbert.
SOCIETE DE PRODUCTION : Legendary Pictures
SOCIETE DE DISTRIBUTION : Warner Bros
MUSIQUE : Hans Zimmer.
DISTRIBUTION : Timothé Chalamet (Paul Atréides), Rebecca Ferguson (Dame Jessica), Oscar Isaac (Duc Leto Atréides), Zendaya Coleman (Chani), Javier Bardem (Stilgar), Stellan Skarsgard (Baron Vladimir Harkonnen), Stephen Henderson (Thufir Hawat), Charlotte Rampling (Gaius Helen Mohiam), Jason Momoa (Duncan Idaho), Josh Brolin (Gurney Hallek).
DATE DE SORTIE (FRANCE) : 15 Septembre 2021
GENRE : Science-Fiction
DUREE : 155 minutes (2h35)
SYNOPSIS : L’histoire de Paul Atréides, jeune homme aussi doué que brillant, voué à connaître un destin hors du commun qui le dépasse totalement. Car s’il veut préserver l’avenir de sa famille et de son peuple, il devra se rendre sur la planète la plus dangereuse de l’univers – la seule à même de fournir la ressource la plus précieuse au monde, capable de décupler la puissance de l’humanité. Tandis que des forces maléfiques se disputent le contrôle de cette planète, seuls ceux qui parviennent à dominer leur peur pourront survivre…

Pour ce film, j’ai attribué quatre étoiles sur cinq ; il m’a globalement plu dans l’ensemble, et possède de nombreux atouts, que ce soit au niveau des acteurs, de la réalisation, du scénario, il y a malgré tout plusieurs aspects négatifs qui font baisser légèrement la note.
Vous passerez sans aucun doute un bon moment ; mais avant toute chose, soyez sûr(e)s d’être suffisamment reposée pour éviter de plonger dans la léthargie durant des longueurs !

Premier point fort du film : sa réalisation, tout simplement superbe, tant visuellement que graphiquement. Au niveau du visuel, les décors vous plongerons dans une ambiance mystérieuse et chimérique, renforcé par des costumes magnifiques et des prises de vue à couper le souffle pour découvrir l’étendue d’Arrakis, la planète que tous veulent posséder et conquérir pour l’Epice, la précieuse ressources qui rend possibles les voyages galactiques. Cette ambiance visuelle forte et mystérieuse est d’autant plus renforcée par une bande-son incroyable et tentatrice, composée par Hans Zimmer, l’un des maîtres en matière de composition cinématographique – dois-je vraiment vous rappeler qu’il est l’auteur des bandes-son de Gladiator, Pirates des Caraïbes, Volte-Face, Inception, Le Roi Lion ? L’ensemble de ses éléments ajoutés les uns aux autres permettent de créer un véritable univers qui nous en met plein les yeux et les oreilles.
L’ambiance est donc bien présente ; captivante, pesante, elle tient le spectateurs en éveil de bout en bout, dans l’attente d’un sursaut, d’un rebondissement, de quelque chose à venir.
Cerise sur le gâteau de cette réalisation incroyable, un casting cinq étoiles, avec des acteurs qui sublime un scénario complexe et riche. L’interprétation de Timothé Chalamet, en rôle principal, vaut à elle seul comme critère d’adhésion au film. Certains diront que ses regards et ses pauses sont légèrement trop mélodramatiques, mais pour moi, il s’agit peut-être de son meilleur rôle. Il est intense, suffisamment pour la situation dans laquelle son personnage, Paul Atréides, se trouve, et pour lui donner vie et profondeur. Je suis un peu moins dithyrambique pour l’interprétation de Zendaya Coleman, dans le rôle de Chani, qui reste cependant très bien interprétée pour le peu de fois où la jeune femme apparaît dans le film. Rebecca Ferguson, en revanche, dans le rôle de Dame Jessica, la mère de Paul et compagne du Duc Atréides, joue à merveille la peur, l’angoisse et l’intelligence froide de la mère Bene Gesserit. De son côté, Oscar Isaac avait déjà prouvé ses talents dans la sci-fi avec la troisième trilogie de Star Wars, et tient donc ses promesses. Je ne vais pas m’attarder sur chaque acteur, mais disons-le, tous jouent à merveille, et permettent au scénario de retentir.
Parlons justement du scénario. Bien que l’histoire ne soit pas toujours évidente à suivre – nous le verrons plus tard – elle reste extrêmement bien pensée et riche. Il ne s’agit pas ici d’un film à suspens, ni aux moults rebondissement. Dans ce premier volet, il s’agit plus de s’imprégner de l’ambiance et de l’univers de Dune, d’en découvrir ses ramifications et les conflits politiques qui opposent Fremen, Atréides et Harkonnen. Tout au long du film, le spectateur sera tenu en haleine, envieux de découvrir quel sera le fin mot de ce premier volet, quels mystères se terrent dans le sable d’Arrakis.
En toute logique, donc, les amoureux de la littérature auront bien du mal à résister à l’envie de découvrir les romans, ne serait-ce que pour creuser un peu plus l’univers de Dune et le personnage de Paul Atréides, l’héritier au pouvoir trop grand pour lui, intelligent et étonnamment fort. Le film fait pressentir la naissance d’un nouveau héros.

Mais… parce qu’il y a toujours un mais… Malgré les nombreux atouts du film, je reste sur ma faim. Oui : il manque quelque chose, et pour être honnête, il est difficile de résister à la tentation de fermer les yeux pendant certains passages, qui ne sont pas tout à fait ennuyeux ni inutiles, mais presque.
L’histoire commence avec la voix de Chani, qui raconte l’oppression de son peuple Fremen par les Harkonnen, depuis leur arrivée jusqu’à leur départ. La gouvernance d’Arrakis est ensuite cédée à la famille Atréides : leur arrivée sur la planète prend un temps assez considérable. Il y a en effet plusieurs longueurs, ou du moins des passages qui mériterait d’être raccourcis et d’aller dans le vif du sujet. Si l’on sent bien que Denis Villeneuve, le réalisateur, désire laisser la tension dramatique s’installer et peser sur tout le film, cette volonté est contrebalancé à plusieurs reprises par un réelle manque de dynamisme. En dépit d’une histoire riche et d’un scénario complexe, l’aspect rebondissement du film est totalement absent, et si dans l’ensemble, on sent et l’on voit bien que l’on est passé d’un point A à un point B, durant toute la séance, les spectateurs ont dû mal à voir la progression de l’histoire.
Résultat de ces longueurs ; s’il y a une ambiance dramatique, comme je l’ai évoqué plus haut avec la réalisation, il n’y a en revanche aucune tension dramatique, tout comme il n’y a pas de suspens. Même si le désir de découvrir toujours un peu plus le film et l’univers reste présent, il n’y a pas de réel dynamisme, et le film finit par manquer de rythme.
Deuxième conséquence de ces longueurs, et point négatif côté scénario, l’histoire n’est pas toujours évidentes à suivre, entre les moultes visions – pas toujours très claires – de Paul Atréides et les nombreux éléments de contextualisation de l’histoire, nous nous y perdons un peu à certaines reprises. Mais de ce côté-ci, est-ce vraiment la faute du film et du réalisateur ? L’univers de Dune étant profond et intense, il faut bien le contextualisation et lui donner corps de la manière la plus fidèle possible. Un univers trop simpliste aurait sans doute eu tendance à plomber encore plus le film.
Malgré cela, je dois être tout à fait honnête, deux heures et demie pour un film et ne pas vois grand-chose, somme toute, me paraît un peu exagéré. La saga étant prévue en deux parties, je pense qu’il y a aura un déséquilibre entre ce premier volet, un peu long, et un deuxième beaucoup trop dynamique par rapport au précédent. Peut-être aurait-il mieux valu accélérer certains passages, ou encore réaliser la saga en trois volet un peu moins longs ?

Si vous décidez d’aller voir Dune, pas de doute ; vous en aurez pour votre argent, et vous en prendrez plein la vue et les oreilles. L’histoire, excellente et intéressante malgré de nombreuses longueurs qui gâchent un peu le film, est portée par une réalisation d’une grande finesse. Cependant, toute votre attention est requise pendant ces deux heures et demie de séance, si vous désirez comprendre le film de bout en bout et éviter de fermer les yeux quand certains passages se font trop lent. L’histoire étant très dense, elle est également difficile à suivre par instants, ce qui, même si cela ne nuit en aucun cas à sa qualité, plombe complètement la tension dramatique du film ainsi que son dynamisme.
Malgré cela, Denis Villeneuve parvient à nous tenir en haleine de bout en bout, en nous faisant découvrir peu à peu l’histoire d’Arrakis et ses mystères, tout comme ceux qui entourent Paul, les Fremen, et Dame Jessica. L’univers de Dune est véritablement porté à l’écran par sa réalisation et l’interprétation magnifique de ses acteurs, ponctué par des décors et une bande-son à couper le souffle.
Même s’il manque quelque chose au film, l’envie de découvrir la suite des aventures de Paul et Chani reste bien présente, et ce premier volet se conclue sur la promesse que le deuxième sera plus rythmée et dynamique. C’est donc avec hâte que nous guetterons la sortie du suivant ; en attendant, si vous ne pouvez réfréner votre impatience, les livres de Frank Herbert pourront vous tenir compagnie !