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Le Roi Maléfique, Holly Black

Après mon coup de cœur pour Le Prince Cruel, premier opus de la saga du Peuple de l’Air de Holly Black, je me suis jetée en librairie dès le lendemain pour me procurer le tome 2, le Roi Maléfique.

Et, dans la lignée du premier, c’est un nouveau coup de cœur pour moi ! Je l’ai lu encore plus rapidement que le précédent tant j’étais immergée dans l’histoire. Il faut que je vous en parle !

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Note : 4.5 sur 5.

On peut s’emparer de quelque chose quand tout le monde a le dos tourné. Mais le défendre, même lorsqu’on dispose de tous les atouts, n’est pas une tâche aisée.

Madoc

TITRE : Le Roi Maléfique

AUTEUR : Holly Black

EDITE PAR : Rageot

NOMBRE DE PAGES : 480 pages

DATE DE PARUTION : 14/04/2021

GENRE : Fantasy

PRIX : 19€ (broché) / 7.49€ (numérique)

RESUME : Jude, la jeune humaine élevé au royaume des Faes, a installé le Prince Cardan sur le trône de Terrafae. Et à 17 ans, elle est désormais la sénéchale du roi, la personne la plus puissante de la Cour. Mais entre les intrigues politiques, les menaces de guerre et les sortilèges du Peuple, les pièges sont nombreux, même pour la sénéchale du roi. Surtout pour la sénéchale du roi. Afin de naviguer entre tous ces dangers et de contrer les traîtres qui voudraient s’accaparer la couronne, Jude doit user de tous ses talents d’espionne. Mais le plus difficile pour elle pourrait bien être de mettre de côté les sentiments ambigus qu’elle a développés pour le jeune et irrésistible roi Cardan…

Après avoir réussi à installer Cardan sur le trône de Terrafae à coups de mensonges, de trahisons et d’humiliations, nous retrouvons Jude, devenue Sénéchale du Grand Roi. Ce statut, censé lui apporter la reconnaissance des autres, lui permet avant tout de pouvoir contrôler Cardan à sa guise, dans l’ombre. Pourtant, il ne l’empêche pas d’être protégée des dangers de la cour : au contraire, Jude y est de plus en plus exposée. Alors que son ambition ne cesse de croître, la jeune fille doit faire preuve de plus en plus de vigilance pour éviter les pièges et les ruses de ses ennemis, bien décidés à détruire l’humaine qu’elle est.

Même sans menteurs, les mensonges existent, dis-je avec prudence.

Jude

Comme je vous l’ai indiqué plus haut, ce deuxième tome est un nouveau coup de cœur pour moi ; pour être honnête, je crois même que je l’ai préféré au premier, ce qui est une preuve pour moi que la saga est vraiment excellente, puisque je considère les seconds tomes toujours plus difficile à écrire que le premier, car le succès ne doit pas démentir. Pari réussi de ce côté-là !

Pourtant, je ne mets toujours pas un cinq sur cinq à cette saga, quand bien même j’ai adoré me replonger dans l’univers sombre et cruel du Peuple de l’Air. Même si j’ai préféré ce second tome au premier, il y a cette fois-ci un petit (mais vrai) bémol de mon côté.

Pendant une seconde, souffle-t-il, je me suis demandé si ce n’était pas toi qui m’avais tiré dessus.

Cardan

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’univers du Prince Cruel, cette ambiance sombre et cette atmosphère de dangers qui m’avait séduite dans le tome un. Holly Black ne commet pas l’impair de se cantonner aux lieux et aux personnages qu’elles nous déjà fait rencontrer ; nous découvrons, cette fois-ci, la vie telle qu’elle se passe à la cour du Grand Roi, les mesquineries, les humiliations, et surtout, les enjeux politiques entre les différentes cours et les îles de Terrafae. Tour à tour, nous découvrons la Tour de l’Oubli, les Fonds Marins ; nous rentrons Dame Asha, Grimsen, Orlagh, et leur importance au sein de l’intrigue. Holly Black continue donc de nous guider dans son monde de magie et de manipulations, se renouvelle. L’univers est toujours aussi bien exploité, à son maximum, et c’est vraiment satisfaisant.

Pour autant, elle n’abandonne pas les précédents personnages rencontrés ; nous retrouvons Taryn, Vivi, Madoc, Balekin, la Cour des Ombres, et bien évidemment, Jude et Cardan. C’est de ces deux derniers dont j’aimerais vous parler !

Si tu es le mal, je suppose que tu ne peux pas être aussi le remède.

Commençons par Jude. Définitivement, c’est une héroïne à laquelle j’adhère totalement. Son ambition, consolidée par le couronnement de Cardan qu’elle a orchestré et qui lui permet d’agir en maître du jeu dans l’ombre, ne cesse de grandir inexorablement, et de dévorer de plus en plus son humanité. Cette part de ténèbres en elle, qui s’éveille à chaque page, est vraiment l’élément moteur du roman, ce qui lui confère ce côté addictif. Alors que l’intrigue avance et que les dangers se referment sur elle, Jude puise dans ses ressources et nous démontre une fois de plus l’étendue de sa force, de sa résilience, de sa capacité à ne pas se laisser dominer par ses émotions – à moins que Cardan ne soit trop près… Parce qu’elle n’est pas infaillible, même si elle tente de tirer son épingle du jeu. Elle est celle qui mène la danse, et nous surprend. J’ai également beaucoup aimé sa relation avec les membres de sa famille, que ce soit ses sœurs ou Madoc ; tout cela est plus exploité dans ce second tome, on sent qu’il y a véritablement un déchirement, un lien, une hésitation malgré leurs camps qui s’opposent.

Passons maintenant à Cardan. Même s’il n’est pas aussi présent que je l’aurais souhaité dans cette intrigue, sa présence est selon moi mieux exploitée. Ce second tome lui offre une véritable évolution personnelle et littéraire ; de simple prince de Terrafae, connu pour son penchant pour l’alcool et la cruauté, il devient véritablement le Grand Roi peu à peu, celui qui dirige, prend conscience de son rôle et de ses responsabilités. Supportant très mal l’ascendant de Jude sur lui, c’est pourtant à cette occasion qu’il se révèle véritablement, qu’il est en mesure de faire ses preuves. Holly Black donne beaucoup plus de corps à Cardan dans ce deuxième opus et en fait un véritable personnage moteur, au même titre que Jude. A son tour, Cardan nous montre l’étendue de son impertinence, de son intelligence, de ses désirs, tout en réalisant peu à peu ce dont il est capable avec autant de pouvoirs entre les mains. Vous sentez que j’ai adoré cette évolution ? C’est vraiment le tome où je suis tombée sous son charme ; il est de plus en plus tiraillé, et c’est enivrant de le voir comme ça.

Jamais quelqu’un ne m’a fait cet effet-là, et de tout ce qu’il m’a fait subir, me faire cet effet-là est de loin le pire.

Forcément, la relation de Jude et de Cardan évolue et s’intensifie à son tour, au même rythme que nos deux héros se transforment. Cette fois, les rôles sont inversés ; c’est au tour de Jude d’avoir l’avantage sur Cardan, et de lui être supérieur. Pourtant, alors qu’elle ne devrait plus le craindre, Jude continue de se méfier de Cardan, tout en ne pouvant s’empêcher d’être irrésistiblement attiré par lui, et les aveux de ce dernier n’arrangent rien… Bien qu’ils restent dans cette dynamique de haine et de méfiance, quelque chose change radicalement entre eux. Leur tension déjà existante prend une autre dimension, plus profonde, plus intense et dangereuse et c’est délicieux à lire. Nous sentons véritablement Jude et Cardan à deux doigts de sombrer, constamment. Comment ne pas devenir accro ?

Je voudrais ressentir quelque chose. Je voudrais trembler, avoir la nausée. Être celle qui craque et pleure. Je voudrais être n’importe qui sauf celle que je suis : celle qui vérifie qu’il n’y a pas eu de témoin ; celle qui essuie son couteau dans la terre, ses mains sur les vêtements du cadavre, et quitte les lieux avant l’arrivée des gardes.

L’intrigue reste tout aussi palpitante : elle nous tient en haleine du début à la fin. Encore une fois, il est impossible de savoir où nous nous dirigeons, où nous allons atterrir. Nous nous perdons dans les affres du pouvoir, dans la profusion des émotions – la peur, la haine, le danger – et les situations toutes plus oppressantes les unes que les autres. Ce deuxième tome s’enchaîne plus vite que le premier, nous n’avons littéralement pas le temps de respirer. Rien n’y est laissé au hasard, pas même les passages qui nous apparaissent comme des bouffées d’air frais.

Venons-en à ce qui m’a dérangé, la seule fausse note pour moi dans cette saga : le manque de passages où Jude et Cardan apparaissent ensemble. Autant ce choix narratif ne me dérangeait absolument pas dans le tome 1 puisqu’il s’agissait de la mise en place de l’univers et de l’intrigue, et grâce à la capacité d’Holly Black de créer une vraie relation entre Cardan et Jude malgré cela, autant cela m’a un peu plus gênée cette fois-ci. 

Tu sais, réplique-t-il en s’accrochant à moi, cette petite phrase est censée rassurer. Mais, dans la bouche des mortels, ça ne veut pas dire la même chose que dans celle du Peuple. Pour vous, c’est comme une incantation. L’espoir mêlé à la magie. Tu dis que ça va aller parce que tu redoutes le contraire, justement.

La tension entre Cardan et Jude est telle que je trouve pour ma part dommage de ne pas plus l’exploiter que ça. Je suis partisante pour faire mariner longtemps le lecteur, pour créer l’attente ; mais il faut y répondre, et cette absence de passages m’a un peu frustrée, je dois l’avouer. D’autant que ce tome 2 s’y prêtait vraiment, quel dommage de ne pas en profiter !

Le Roi Maléfique est de nouveau un énorme coup de cœur de mon côté : j’ai préféré, de peu, ce second tome au premier. L’intrigue et l’univers, toujours aussi palpitants, ne se démentent pas à mesure que le roman avance. Holly Black continue de nous surprendre et de nous emmener avec une plume incroyable dans son monde dangereux et cruel, fait de complots, de sang, de haine et de couteaux aiguisés. Et lorsque le dénouement arrive et que le livre se referme, c’est un torrent d’émotions et de questions. Comment ? 

La peur est une émotion terrible ; mélangée à l’espoir, c’est encore pire.

Ce second tome est aussi marqué par l’évolution inexorable de Jude et de Cardan, dont la relation s’intensifie et prend une dimension aussi périlleuse que délicieuse à découvrir. Alors que Jude doit apprendre à discipliner et lutter contre l’ambition qui la dévore toujours un peu plus, Cardan, de son côté, se révèle véritablement, s’expose de plus en plus, se met à nu face à une Jude qui ne cesse de fuir et de se cacher. La tension dramatique entre eux est le fil conducteur de ce deuxième tome, celui qui inverse les rôles et nous rend de plus en plus accro à chaque page. Je suis frustrée que cela n’ait pas été un peu plus exploité !

J’ai tout simplement adoré et dévoré ce roman, et l’attente entre le tome 2 et le tome 3 – La Reine Sans Royaume – pas encore sorti au moment où j’ai fini ma lecture, a été interminable, même si elle n’a duré que trois jours. 

Imaginez à quel point j’ai hâte de vous parler du tome 3… Je vous dis à dans quelques jours !

2 réflexions au sujet de “Le Roi Maléfique, Holly Black”

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