L’Œuf de Tanglemhor (1), Azaël Jhelil.

Je suis bien contente de vous retrouver après ces dernières semaines où j’ai été assez absente du blog ! En cette période de confinement, il a été paradoxalement plus difficile pour moi de trouver et le temps et l’envie de lire, mais elle est enfin revenue ! Si ma dernière lecture ne m’a pas satisfaite – à tel point que l’article est encore au point mort – je suis ravie de vous parler aujourd’hui de mon dernier service de presse qui m’a enchantée, et que je vous recommande vivement ! Après beaucoup de romance, il était temps pour moi de retrouver le goût de l’aventure et des batailles avec une nouvelle découverte fantasy, et je dois admettre que celle-ci m’a agréablement surprise !

Prêts pour la critique ! Un indice ; elle sera très positive ! Ah bon, vous n’aviez pas compris ?

Note : 5 sur 5.

TITRE : L’Œuf de Tanglemhor (1)

AUTEUR : Azaël Jhelil

ÉDITÉ PAR : Autoédition

NOMBRE DE PAGES : 507 pages

DATE DE PARUTION : 12/05/2018

GENRE : Fantasy

PRIX : 17,90 en broché.

RÉSUMÉ : « Le temps des mensonges est terminé, sombre crétin. C’en est fini du règne des accapareurs ! Les gros porcs qui gouvernaient l’Alliance ne tromperont plus jamais personne ! Les histoires inventées par vos faux prophètes pour imposer leur soi-disant  »Œuvre civilisatrice » ont vécu. Pourchassés par vos armées, réduits à la misère et à la famine loin de votre opulence, les peuples du Grand Aghar ont longtemps prié pour que leur vienne un sauveur. Alors, je suis venu. Moi, Krûl de Ssylsune,  »monstre » issu des marécages les plus sordides où vous avez pu nous repousser, je suis venu. Pour vous faire payer vos crimes, votre insupportable arrogance. L’heure de la vengeance a sonné ! Qraasch et Naarubsahoum vous réclament le prix du sang ! »

Rejeté de tous, Krûl le semi-lacertys est devenu le prophète du dieu de la Vengeance pour tous les opprimés des cités du Bassin ctasharre et des terres indomptées du Grand Aghar. Ayant libéré par le fer et la sorcellerie les nations en colère, il règne sur un empire à la mesure de sa rancoeur. Par la puissance de ses légions et le contrôle exercé par ses prêtres, le Premier vindicateur, dont la rumeur prétend même qu’il commande aux démons, impose désormais sa loi à ceux qui, jadis, l’avaient humilié. La répression est impitoyable… Les peuples « libres » apprennent à leurs dépens que la vengeance est la plus lourde des chaînes. Il ne reste plus à l’empereur du Levant qu’à soumettre le duché de la Marche, dernier flambeau d’une résistance à l’agonie. Tout espoir est vain. Il ne reste rien. Il paraît cependant qu’un audacieux s’est introduit dans la Citadelle noire et en a dérobé l’un des biens les plus sacrés du Très Saint Libérateur. Toutes les forces de l’Empire ont pour ordre de le ramener… vivant.

Entre dark et high fantasy, véritable hommage aux héros de la Résistance, les « Chroniques des secondes heures de Tanglemhor » sont une réponse au fatalisme ambiant et à la propagande des va-t-en-guerre de tous poils. Par une mise en scène quasi filmique, cette épopée sanglante et colorée emporte le lecteur dans un monde où la fureur des batailles rivalise avec la magie la plus noire pour exalter le destin de personnages flamboyants unis dans un seul objectif : la quête de Liberté.

Je ne passerais pas par quatre chemins : j’ai tout bonnement adoré ce roman, c’est un véritable coup de cœur pour ma part. Si vous recherchez une lecture qui saura vous dépayser, vous transporter et vous vivifier l’âme, je vous recommande celle-ci, à ne pas manquer ! Une très belle découverte, obsédante et enivrante, et pour laquelle il est difficile de trouver de réels aspects négatifs. Dès les première lignes, les premières pages, le travail de l’auteur se ressent parfaitement. Il y a une véritable construction, détaillée, fournie, minutieuse, de l’univers, de ses personnages, jusqu’aux descriptions (qui manquent cruellement dans tant d’autres romans). Mais, au-delà de l’univers, je suis surtout charmée par la construction de l’intrigue, fluide, logique, pleine de rebondissements, et surtout qui mêle un brin de philosophie, exactement comme j’aime.

Si vous êtes un féru de fantasy, je vous garantie que ce livre saura vous combler à tout point de vue !

Les éloges que l’on m’a fait de ta beauté ne te rendent pas justice, la complimenta le monstre. Tu es encore plus séduisante que je ne l’avais imaginé. Dois-je faire fouetter tous ceux qui m’ont si mal parlé de toi?

Faites-les pendre! cracha férocement la dame de la Marche.

Krûl et Oriana.

Commençons par le plus évident, ce qui nous frappe en premier à la lecture de ce roman ; l’univers, et plus particulièrement les personnages. Même si je dois admettre qu’il a été difficile pour moi de me situer parmi tous les noms des contrée, des royaumes, des lieux, après ce premier tome (et grâce à la carte, cette aide précieuse !) vous finirez par connaître parfaitement la géographie des Terres du Levant. Plus sérieusement, vous vous confronterez ici à un univers très riche, fourni, où se regroupent une myriades de créatures enchanteresses, monstrueuses, mythiques. Les légendes qui régissent l’intrigue et apparaissent à la découverte de l’histoire ne fait que renforcer l’impression quasiment mystique qui se dégagent des mots de l’auteur. Toutes les créatures de la fantasy moderne sont convoquées ici, réutilisées, transformées, déconstruites. Impossible de ne pas s’y projeter, cet univers prend littéralement corps sous nos yeux.

Mais ce qui est à mon sens la plus grande réussite de cet univers, ce sont les personnages que nous découvrons tour à tour. Je vous le dis tout de suite ; tout le monde ne survit pas. De quoi vous mettre un peu l’eau à la bouche… Je ne vous parlerai pas de tous les personnages (il y en a tellement !) mais plutôt des deux qui, à mon sens sont les plus importants, et que j’ai préféré parmi tous – j’ai ce défaut de toujours préféré les personnages principaux aux autres, que voulez-vous ! Mais ne vous inquiétez pas : l’auteur a ajouté une petite annexe concernant ses personnages, qui, je pense, vous serez très utile !

Il était là. Flottant dans les ténèbres. Sang. Il était là. Promesse de larmes et de souffrances. Douleur. Il était là. Et son aura terrible se répandait déjà sur le monde. Désespoir. L’Œuf. L’Œuf maléfique. Baigné du sang des morts. Gavé de milliers de vies. L’Oeuf immonde. Pulsant d’une troublante lumière charnelle. L’Œuf maudit. Etincelant de cent nuances de rouge.

Tout d’abord, il y a Oriana de la Marche de Manatie ; fille du Paladin Cyriac de la Marche, cette jeune femme au tempérament rebelle est issu d’un peuple de vitaliste, peuple au caractère naturellement bon et qui répugne à infliger la douleur. Profondément loyale à ses sujets, la princesse est rattrapée malgré elle par les événements qu’engendre la conquête de Krûl et se retrouve guidée par un destin qui la dépasse. Un destin qui l’amènera auprès d’un homme dont la réputation n’est à faire ; Meldaïn, parmi tant d’autres de ses noms. Certaines rumeurs le disent mort, d’autres disparu… Personnage énigmatique mais terriblement attachant, figure d’anti-héros, l’homme que l’on surnomme l’Ombre, est, à mon humble avis, le personnage le plus emblématique de ce roman.

J’ai été séduite par ses deux personnages, pour des raisons d’ailleurs bien différentes : j’aime énormément l’abnégation et le courage dont sait faire preuve Oriana, qui pourtant ne connaît rien à la terreur des combats mais qui n’hésite tout de même pas à s’y confronter. Son tempérament bouillant, digne d’une princesse que la vie a toujours bien traitée, est tout à fait charmant et très rafraîchissant parmi toutes les horreurs qui se propagent. Pourtant, même si j’ai adoré Oriana, elle ne concurrencera pas mon personnage préféré… l’Ombre. Dieu, que j’aime ce personnage, et surtout, son côté espiègle, taquin, et sérieux en même temps. Au final, on ne sait pas grand chose de lui ; profondément mystérieux, je pense qu’il s’agit du héros le plus complexe de ce roman…. Car ce n’en est pas réellement un ! Je nous révèle pas la suite, j’ai bien trop peur de vous gâcher le plaisir de la découverte ; je laisse le soin à ces quelques citations de le vous faire ressentir toute la force de ce personnage :

Vous voulez savoir ce qui me motive ? répéta-t-il d’un ton qui se faisait agressif. Je crois surtout comprendre que vous voulez savoir si je suis un résistant. Eh bien, oui. Je résiste. Je résiste à tout. A l’Empire, à l’Alliance, à la faim, au mépris, à la suffisance, à l’injustice… Je résiste. Je résiste mais je ne sers aucune cause autre que la mienne. Car toutes les « grandes causes » finissent par être accaparées par des ambitieux, des politiques qui, aussi bien intentionnés qu’ils soient, finissent immanquablement par rétablir les lois de la faim, du mépris, de la suffisance, de l’injustice…

Meldaïn, « l’Ombre ».

J’enseigne la philosophie. Je conçois que mes cours soient peu académiques mais je crois qu’ils portent leurs fruits. J’entre chez les gens et dérobe quelques valeurs, qui ne représentent rien, en fait, afin de rappeler à ceux qui y étaient trop attachés que seule leur vie importe, que la richesse matérielle n’est rien comparée au bonheur, à la santé… Les gens ont tendance à l’oublier.

Meldaïn, « l’Ombre

Après les premières impressions suscitées par les personnages, penchons-nous un peu plus sur l’intrigue. Si cette dernière est très riche, et fait intervenir nombre de protagonistes, nous sommes loin d’une histoire trop complexe pour être lue. Plusieurs histoires se mêlent les unes aux autres pour rejoindre l’intrigue principale et permettent justement d’enrichir le récit ainsi que l’univers dont je vous parlais précédemment. L’auteur nous présentent ses héros, leur passé, presque un à un ainsi que les raisons qui les poussent à se retrouver et se rassembler – car une telle histoire ne peut tomber comme un cheveu sur la soupe. Tout y est. La quête, les rebondissement, les péripéties, l’évolution en bien ou en mal des uns et des autres… Je ne peux que vous assurer qu’elle ne cessera de vous surprendre sans jamais vous perdre dans des extravagances inutiles. C’est ce qui en fait toute sa force et sa richesse !

Ivres de carnage, les nobles âmes de Trogine s’étaient transformées en véritable machines à tuer. Les rangs des légionnaires cédèrent dans un vent de panique. Dans un sauve-qui-peut général, les soldats du semi-lacertys s’égayèrent dans toutes les directions. Les plus intelligents tentèrent de gagner le couvert des bois proches. Les plus effrayés furent fauchés en pleine débandade par les lames rougies de sang des cavaliers ou les flèches vengeresses de ceux qu’ils avaient acculés.

Attention, toutefois ! Je pense que cette lecture est pour les lecteurs avertis, les fans de fantasy, et ceux qui ont brin de culture générale, sans quoi vous risquez de manquer les belles références philosophiques que l’auteur fait miroiter à travers ses personnages, sa plume, et son intrigue. Cette lecture est grand coup de claque de la figure, et convient difficilement à un lecteur novice, à mon avis.

Dans l’ensemble, j’ai été conquise par ce premier tome, qui, bien que très fourni, met parfaitement en place tous les éléments nécessaires à une épopée qui promet d’être épique, pleine de rebondissement, enivrante ! Fervente amatrice de fantasy, je ne peux que reconnaître l’incroyable talent de l’auteur et de sa plume efficace. Même si à certains moments l’épaisseur du roman m’a donné l’impression de longueurs inutiles, tout prend son sens à mesure que l’histoire avance, et explose finalement dans votre esprit. Au risque de me répéter, cette œuvre relève du génie, et je vous la recommande vivement.

Les personnages sont tous très atypiques mais attachants, chacun possède sa personnalité propre, forte, et ne seront pas sans rappeler ceux du seigneur des anneaux ! Mais ce que j’ai le plus apprécié, définitivement, est la philosophe de l’auteur, qui jaillit sous sa plume et dans les réplique de ses personnages ; à mesure que l’histoire se découvre, le lecteur s’interroge inévitablement sur la notion de liberté, de la morale. l’auteur remets toutes ses notions en question d’une manière terriblement efficace.

Cependant, j’ajouterais une nuance à ce que j’ai pu ressentir concernant ces fameuses longueurs ! Ce SP, je l’ai dévoré d’une traite une fois que je m’y suis mise réellement, mais il a été difficile pour moi de passer le premier tiers pour une raison qui n’a rien à avoir avec l’histoire, mais avec le format. Ce roman, vous ne saurez vraiment l’apprécier qu’en version papier, alors n’hésitez pas à commander ! Le lien est dans les infos !

(ATTENTION ! Le tome 1 faisait originalement 800 pages, mais le livre a été coupé en deux pour rendre cela moins effrayant, la nouvelle version que je vous ai présentée n’en compte plus que 500 et le reste constitue le tome 2 !)

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